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Les ETI ont-elles été résilientes face à la crise ?
ATH, Association technique de cabinets d'audit et d'expertise comptable, publie une analyse comparée de l'évolution financière des ETI sur la période de 2016 à 2020, dans le cadre de son Observatoire de l'information financière. L'étude porte sur 2 800 ETI.
SYNTHESE
Pendant les 5 dernières années, l'activité des ETI en termes de chiffre d'affaires a connu une hausse de 13 % sur la période 2016 à 2019 puis une chute de 7 % en 2020. La progression cumulée sur les 5 ans n'a donc été que de 6 %, ce qui couvre l'inflation (4,5 % sur la même période). La chute de l'année 2020 est bien sûr due à la crise sanitaire. Les secteurs ont été touchés de manière différenciée sur 2020 : perte de 5 % pour les services, de 6 % pour le commerce, de 9 % pour l'industrie et de 11 % dans le BTP. Les autres composantes de résultats ont été impactées : • L'excédent brut d'exploitation EBE (ou Ebitda) moyen a chuté de 12 % en 2020 (passant de 14 M€ à 12,3 M€) pour atteindre un niveau inférieur à celui de 2016 qui était de près de 13 M€. • Le résultat d'exploitation moyen REX (ou Ebit) s'est dégradé encore davantage (perte de 30 %), passant de 9 M€ en 2019 à 6,4 M€ en 2020, soit une perte de 1 point du ratio REX sur CA, qui est passé de 4 % à 3 %. Cette baisse est due notamment à la constitution par les sociétés de provisions sur actifs circulants. Ces deux évolutions sont contrastées selon les secteurs : commerce (-5 %), Services (- 33 %), Industrie (- 34 %) et BTP (- 72 %). Les trois composantes de la structure financière : trésorerie nette, dettes financières et fonds propres ont évolué de manière parallèle : • La trésorerie nette des sociétés a bénéficié des aides de l'état et notamment du PGE, • Les dettes financières ont progressé, notamment au niveau des emprunts obligataires, ce qui confirme une tendance à long terme dans les ETI, • Les fonds propres se sont consolidés, notamment en raison d'une prudence de la part des entreprises en termes de distribution de dividendes en 2020 sur 2019. Le ratio dettes / capitaux propres est resté à un niveau identique entre 2016 (70 %) et 2020 (71 %).
L'ACTIVITE DES ETI Le chiffre d'affaires des ETI a connu une belle croissance sur les années 2016 à 2019 (plus 13 % en cumulé), stoppée par la crise de 2020 qui a entraîné une baisse de 7 %.
Sa progression sur les 5 ans n'a donc été que de 6 %, ce qui correspond à l'inflation (4,5 % sur cette période).
Excédent brut d'exploitation en K€ et ratio/CA
L'EBE moyen baisse de 12 % entre 2020 et 2019. Son niveau de 2020 reste inférieur à celui de 2016. Le ratio EBE/CA est passé de 6,6 % à 6 % sur les 5 ans.
Résultat d'exploitation en K€ et ratio/CA
Le résultat d'exploitation fait apparaître une baisse encore plus significative passant de 9 M€ à 6,3 M€, soit une baisse de 30 % ; le ratio REX/CA perd un point. Cette baisse très significative du résultat d'exploitation s'explique par la comptabilisation par les sociétés de dotations aux provisions très importantes qui passent de 4,5 % à 5,1 % du chiffre d'affaires.
Détail des dotations aux provisions en K€
Il s'agit notamment de provisions pour dépréciation d'actifs circulants, en lien avec la situation de crise sanitaire et l'absence de visibilité lors de la clôture des comptes 2020.
LES SECTEURS D'ACTIVITE Chiffre d'affaires par secteurs d'activité en M€ Tous les secteurs ont baissé en 2020 : - 5 % (services), - 6 % (commerce), - 9 % (industrie) et - 11 % (BTP). Hors le secteur des services, l'année 2020 a détruit la progression des 4 années précédentes.
Résultat d'exploitation par secteurs d'activité en K€
Le secteur du commerce présente un résultat d'exploitation en légère diminution : -5 %. Les autres secteurs sont beaucoup plus sévèrement touchés : Services (- 33 %), Industrie (- 34 %) et BTP (- 72 %).
LA STRUCTURE FINANCIERE Les composantes de la structure financière ont progressé de manière parallèle. Il en résulte que le ratio dettes sur capitaux propres est resté stable entre 2016 (70 %) et 2020 (71 %). La trésorerie nette moyenne a progressé de 12,5 M€ en 2019 à 16,2 M€ en 2020. Cette hausse est dûe en grande partie aux aides de l'état et notamment du PGE dont le montant total s'est élevé à 141 Milliards d'€. Selon BPI, 56 % des ETI, en avril 2021, avaient sollicité un PGE mais 68 % ne l'ont pas consommé ou peu, 30 % envisagent de le rembourser en 2021 et 44 % de l'amortir sur plusieurs années. Dans les dettes financières, on peut noter l'augmentation des emprunts obligataires qui correspond à une tendance à long terme qui conduit les ETI à privilégier ce type de financement à celui du crédit bancaire dont le rôle à tendance à diminuer, selon la Banque de France. Les fonds propres ont eux aussi progressé, ce qui traduit à la fois la gestion des entreprises qui ont privilégié la mise en réserve de leurs résultats de 2019 à la distribution de dividendes, à la fois par mesure de prudence face aux incertitudes et par mesure d'exemplarité dans cette période de crise. Fonds propres - Trésorerie nette - Endettement brut et net en K€
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