PME - ETI : 2018, une progression de chiffre d'affaires mais une rentabilité qui décroche

ATH, Association technique de cabinets d'audit et d'expertise comptable, publie une analyse comparée de l'évolution financière des PME et des ETI sur la période de 2014 à 2018, dans le cadre de son Observatoire de l'information financière. L'étude porte sur 14 000 PME et 2 400 ETI.

 

SYNTHESE
 
Pendant les 5 dernières années, l'activité des PME et ETI a connu une hausse de 15 % pour une inflation de 3 %. En parallèle, le résultat d'exploitation a baissé et notamment en 2018. Il s'établit à 3,7 % du chiffre d'affaires pour les ETI et à 3,8 % pour les PME.
 
La croissance du chiffre d'affaires est donc insuffisante pour couvrir les charges. 
 
Ces deux évolutions sont homogènes sur l'ensemble des activités des entreprises de notre panel.
 
La structure financière s'est également légèrement dégradée tant au niveau de la capacité d'autofinancement que du besoin en fonds de roulement et ou du niveau d'endettement. 
 
Comme en 2017, le focus sur la fiscalité de production montre que les impôts de production représentent environ 72 % du total des impôts payés par les entreprises, conformément au niveau macro-économique.
 
 
 
 
 
L'ACTIVITE DES PME ET ETI
 
Ces entreprises connaissent une croissance cumulée de l'ordre de 15 % à la fois pour les PME et pour les ETI, croissance que l'on peut comparer à celle des entreprises de notre panel du CAC 40 qui s'établit à environ 20 % (1).  
 
 
 
Mais cette croissance du chiffre d'affaires ne suffit pas pour couvrir la hausse des charges. Il en résulte une baisse de la rentabilité. On constate que pour les PME comme pour les ETI, l'année 2018 fait apparaître une baisse de la rentabilité.
 
(1) : 33 sociétés du CAC 40 - hors banques, assurances et énergie.
 
 
 
Le ratio REX sur CA est en régression tant pour les PME que pour les ETI. Il passe de 4 à 3,6 % pour les ETI et de 4 à 3,7 % pour les PME. On peut par ailleurs constater que ce ratio est sensiblement le même pour les 2 catégories d'entreprises mais que le taux des ETI passe en-dessous de celui des PME en 2018. Il est intéressant de noter que ce même ratio est très sensiblement supérieur pour notre panel du CAC 40 qui est passé de 8,7 % en 2014 à 10 % en 2018. 
 


 
LES SECTEURS D'ACTIVITE
 
La progression est homogène, quel que soit le secteur d'activité et quelle que soit la taille des entités avec une croissance de l'activité sur les 5 ans. 
 
 
 
Mais tous les secteurs connaissent la même inflexion de rentabilité, certains se retrouvent au niveau ou en-dessous de celui de 2014. 
 
 
 
LA STRUCTURE FINANCIERE
 

Sur les 3 indicateurs retenus : la capacité d'autofinancement, c'est-à-dire le cash généré par l'activité, le besoin en fonds de roulement et le niveau d'endettement, les données montrent que la structure financière des entreprises s'est légèrement dégradée.   

 

Capacité d'autofinancement

PME : 4 % du CA en 2014 à 4,3% en 2018,

ETI : 5,6 % en 2014 à 4,9 % du CA en 2018.

 

Besoin en fonds de roulement  

PME : 62 jours de chiffre d'affaires en moyenne en 2014 à 68 jours en 2018,

ETI : 59 jours en 2014 à 63 jours en 2018.

 

Endettement (ratio dettes / capitaux propres)  

PME : 50,8 % en 2014 à 51,7 % en 2018,

ETI : 44 % en 2014 à 47 % en 2018.

 
 
LA FISCALITE DE PRODUCTION 
 

Le Conseil d'analyse économique, dans sa note n° 53 de juin 2019 indiquait : « Les impôts sur la production sont les plus nocifs en raison de la chaine de distorsion qu'ils engendrent   tout au long de la chaine de production…. »

 

Selon le Conseil National de l'Industrie, la fiscalité sur la production a représenté globalement 72 milliards d'€ en 2016. Elle regroupe les impôts suivants : impôts sur la masse salariale ou les effectifs employés (26,1 milliards d'€), les impôts sur le foncier (24,6 milliards d'€), les impôts sur la valeur ajoutée (13,3 milliards d'€), les impôts sur le chiffre d'affaires (3,5 milliards d'€) et les autres impôts sur la production (4,5 milliards d'€).

 

Rappelons que l'impôt sur les sociétés s'élève à 30 milliards d'€ soit un tiers du total des impôts payés par les entreprises.

 

Sur les entités du panel de la présente étude, les impôts sur la production représentent également un peu plus des deux tiers du total des impôts payés par les entreprises (IS compris) tant pour les PME que pour les ETI.

 

Ces impôts, assez stables sur les dix années, se sont élevés à environ 2 % du chiffre d'affaires pour les ETI et à 1,6 % pour les PME, alors que leur résultat d'exploitation est de 3,6 % de leur chiffre d'affaires pour les ETI et s'est stabilisé autour de 3,7 % pour les PME.

 

Le Conseil d'Analyse économique conclut : « Les impôts sur la production peuvent, avec d'autres facteurs,  expliquer la relative atrophie du secteur productif français et en particulier des TPE et des PME. » 

 

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