Zoom 2013 sur la santé financière de 15 000 PME

Les PME ont fait face à la crise de 2008 mais sont désormais rattrapées par une économie de « low-cost » laissant de faibles marges
 
ATH publie, dans le cadre de son Observatoire de l'information financière, une analyse complète de l'évolution financière de 15 000 PME non cotées sur la période 2008 à 2012.
 
Les principaux constats
 
Après avoir chuté de 5,7% en 2009 suite à la crise de 2008, le niveau de chiffre d'affaires s'est progressivement rétabli, faisant apparaître une augmentation globale de 7% entre 2008 et 2012, augmentation qui ne couvre pas l'inflation qui ressort à 8,8% sur cette même période.
 
Tous les autres indicateurs sont négatifs sur cette période de 5 ans : chute de 12,2% de l'excédent brut d'exploitation (EBE), de 19,5% du résultat d'exploitation (REX) et respectivement de 18,2% et 15,8% pour le résultat net et la capacité d'autofinancement.
 
Les taux de rentabilité n'ont cessé de baisser pour atteindre un taux de 3,2% pour le résultat d'exploitation et de 2,4% pour le résultat net. La rentabilité économique s'est dégradée de manière constante, le taux d'excédent brut d'exploitation exprimé en % du chiffre d'affaires est passé de 6,0 à 4,9% de 2008 à 2012. Après la crise de 2008, on peut constater un début de reconstitution de la rentabilité en 2010 et 2011 avant une rechute très significative en 2012.
 
Les niveaux de trésorerie d'une part, et de fonds propres d'autre part, se sont plutôt améliorés, ce qui traduit une gestion prudente des chefs d'entreprise des PME. Ils ont préféré reconstituer leurs fonds propres, par exemple en maintenant leurs résultats dans les réserves, en vue de maintenir leur trésorerie pour faire face à de nouvelles difficultés dans un climat d'incertitudes.
 
Les impacts
 
Si les dirigeants de PME se sont battus pour réussir à maintenir un taux de croissance proche de celui de l'inflation, ce fut avec des prix de plus en plus bas donc des marges de plus en plus faibles, ne couvrant plus que difficilement des charges salariales et fiscales en constante augmentation. Il en résulte mécaniquement des rentabilités qui s'effondrent à tel point qu'en 2012, près de 20% des entreprises du panel sont en perte.
 
Cette dégradation permanente des résultats, outre qu'elle met en péril la survie d'un nombre significatif de PME, conduit à une perte de marge de manoeuvre pour assurer les investissements nécessaires à la compétitivité et à la pérennité des entreprises.
 
C'est le reflet d'une tendance affirmée de l'économie conduisant progressivement à une destruction de valeur des entreprises inquiétante pour l'avenir d'autant que l'année 2012 a été particulièrement mauvaise (économie de « low cost » ?).
 
Cette tendance est généralisée à tous les secteurs bien que plus particulièrement marquée pour le BTP et l'industrie.
 
Dans ce contexte, les résultats de 2013 sont attendus avec impatience.
 


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