Les principaux constats
Activité
Les 1 500 ETI du panel, issues de la base de données financières Diane, font apparaître un niveau d'activité qui a progressé de 8,7% sur la période de 2008 à 2012 avec un chiffre d'affaires moyen de 172,1 M€ en 2012. Cette augmentation couvre à peine l'inflation qui ressort à 8,8% sur la période.
Rentabilité
En termes de rentabilité, l'analyse de ces 1 500 ETI du panel fait apparaître un taux moyen d'excédent brut d'exploitation (EBE) de 9 M€ soit un taux d'EBE sur chiffre d'affaires de 5,22% représentant une perte de 1 point par rapport à 2008 (6,25%).
Mais cette évolution moyenne recouvre un écart très significatif entre les entreprises qui demeurent bénéficiaires et celles qui sont durablement dans les difficultés.
L'excédent brut d'exploitation constituant le meilleur indicateur pour mesurer la performance économique des entreprises, l'étude ATH a en conséquence différencié les entités dont l'EBE est positif (entreprises dites « bénéficiaires) ou négatif (entreprises dites « déficitaires ») sur les cinq années.
Les entreprises « bénéficiaires » représentent environ les 4/5 du panel (1 240 en 2012 pour 1 322 en 2008) et présentent les caractéristiques suivantes :
• un excédent brut d'exploitation positif de 13,8 M€ en 2012 qui a progressé de 6,17% sur la période,
• un taux d'EBE sur chiffre d'affaires pour ces entreprises qui s'est maintenu à un taux de 7,68% sur la période de cinq ans,
• un taux de résultat d'exploitation (REX) sur chiffre d'affaires de 4,66%, en légère perte de près de 0,5 point par rapport à 2008.
A l'inverse, les entreprises « déficitaires » ont vu leur EBE négatif se dégrader fortement puisqu'il a presque doublé depuis 2008 passant de
-5,7 M€ à -8,4 M€. Le nombre de ces entreprises « déficitaires » s'est également fortement aggravé puisqu'il est passé de 262 à 344 soit plus de 30% en cinq ans.
Cette photographie révèle donc une part significative d'ETI potentiellement en grandes difficultés et dont le nombre s'est aggravé sur cette période de cinq ans.Ces entreprises s'installent durablement dans les difficultés à la fois en nombre d'entreprises concernées et en montant de déficit. Elles constituent donc un segment d'entreprises très fragiles, potentiellement annonciatrices de défaillances et de plans sociaux. Quant aux entreprises « bénéficiaires », leur nombre est en diminution et le taux moyen d'activité de ces entités n'a que légèrement progressé (1,01%) ; ce faible taux résulte notamment d'un transfert d'entreprises à forte
activité qui sont devenues déficitaires.
Export
Le taux d'activité à l'export, stable sur les cinq ans, ressort à 18,7% pour l'ensemble des entreprises du panel.
60% des entreprises exportent avec un taux de 27,5% sur la totalité de leur activité ; ce taux est en légère baisse sur les cinq ans.
Pour les entreprises dites « bénéficiaires », le taux d'export est légèrement supérieur à 29%.
Trésorerie
Les niveaux de trésorerie se sont en moyenne améliorés pour l'ensemble des entreprises, passant en moyenne de 8,3 M€ à 14,6 M€. Mais le niveau médian se situe à 1 M€. Cet écart très important entre la moyenne et la médiane traduit la très grande dispersion des strates de trésorerie. En effet, environ 16% des ETI disposent de trésorerie de plus de 10 M€ et quelques-unes de plusieurs milliards. Le nombre d'entreprises dont la trésorerie est négative est passé de 14% à 9%. Comme pour les PME analysées par ATH, cette situation de la trésorerie des ETI traduit sans doute une gestion prudente de la part des dirigeants, une utilisation des moyens de financement à court terme et une reconstitution des fonds propres en vue d'être à même de faire face à d'éventuelles nouvelles difficultés.
Endettement
L'endettement moyen s'est légèrement alourdi de 5% passant de 48,3 M€ à 50,7 M€ en moyenne et un ratio d'endettement sur chiffre d'affaires qui est passé de 4,88 années à 5,65 années.
Capitaux propres
Le niveau des capitaux propres s'est amélioré de 17,3% mais avec une grande diversité des situations. En effet, le nombre d'entreprises ayant des capitaux propres négatifs étant passé de 5,7% en 2008 à 7,1% en 2012 alors qu'à l'opposé 22,5% des entreprises ont des capitaux propres supérieurs à 50 M€ et 60% supérieurs à 10 M€. Cette situation confirme l'aggravation du nombre d'entreprises en difficultés et globalement une gestion prudente de la part des dirigeants des ETI, qui, comme dans les PME analysées par ATH, ont maintenu leurs résultats dans les réserves pour faire face à d'éventuelles nouvelles difficultés et dans l'attente de jours meilleurs.
Ce relatif bon état de la structure financière des ETI, notamment des ETI bénéficiaires au plan économique, pourrait démontrer une potentialité à « redémarrer » si l'horizon économique s'éclaircissait.