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Zoom sur la rémunération de 400 dirigeants de sociétés cotées (Ed. 2013)5 ans de rémunérations des patrons : de la crise financière à l'aube d'une moralisation
ATH, association technique de cabinets d'audit et d'expertise comptable, publie la cinquième édition de son ouvrage consacré à la rémunération de 400 dirigeants d'importantes sociétés cotées, hors CAC 40, banques et assurances, dans le cadre de son Observatoire de l'information financière.
Pour le 5ème anniversaire de cet ouvrage, ATH fait le point sur les principales évolutions des rémunérations des dirigeants sur la période 2008 à 2012.
Par ailleurs, cette édition prend en compte l'actualité avec une estimation des conséquences pour ces entreprises de la fiscalisation à 75% des hautes rémunérations ainsi qu'un point sur le plafonnement des rémunérations des dirigeants par rapport à celles de leurs salariés. Enfin, ATH poursuit son analyse sur la place des femmes dirigeantes.
LES EVOLUTIONS SUR 5 ANS
Les rémunérations totales (1)
La rémunération totale médiane des dirigeants se situe à 351 Keuros en 2012 pour 300 Keuros en 2008, soit une augmentation de 17% sur 5 ans. Toutefois, cette évolution est très hétérogène selon la capitalisation boursière (2) des sociétés auxquelles appartiennent les dirigeants.
En effet, les dirigeants du compartiment A ont subi en 2009 une forte baisse de leurs rémunérations, en conséquence directe de la crise, et n'ont jamais retrouvé le niveau de rémunération de 2008.
A contrario, l'évolution de la rémunération des dirigeants des compartiments B et C a été beaucoup moins sensible à la crise et leurs rémunérations de 2012 sont supérieures à celles de 2008.
Les rémunérations totales médianes ont suivi les évolutions suivantes sur la période 2008-2012 : - un recul de 20% pour le compartiment A passant de 722 K€ à 578 K€, - une augmentation de 20% pour le compartiment B passant de 292 K€ à 351 K€, - une hausse de 11% pour le compartiment C passant de 197 K€ à 218 K€.
Sur cette même période, la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 a connu une croissance de 21%.
La rémunération variable
La part de la rémunération fixe est restée stable à environ 60% du total et la part variable à 30% du total, sauf en 2009 où du fait de la crise, la part de la rémunération variable a fléchi par rapport à la rémunération totale.
Les évolutions sur 5 ans de la rémunération variable sont également très disparates selon les compartiments : - une forte baisse pour le compartiment A passant de 408 K€ à 296 K€, - une évolution pour les dirigeants des compartiments B et C sur des montants beaucoup plus faibles : de 99 K€ à 120 K€ pour le compartiment B et de 46 K€ à 62 K€ pour le compartiment C
Selon l'analyse faite par ATH, 7 dirigeants présentent des critères quantitatifs précis et mesurables conformément aux exigences de l'AMF. 38 dirigeants évoquent une clause de confidentialité pour ne pas donner d'éléments précis. Par ailleurs, on peut noter que seules 3 dirigeants mentionnent le respect de dispositifs liés à la Responsabilité Sociétale des Entreprises - RSE comme critère qualitatif.
Les actions et options
Le nombre de bénéficiaires à qui des actions ou des options d'actions ont été attribuées est resté relativement stable et se situe à environ un tiers des dirigeants.
Les deux tiers de ces dirigeants appartiennent à des sociétés du compartiment A et les montants attribués se sont situés entre 800 et 900 K€ avec cependant une baisse notoire à 524 K€ en 2009. Les montants sont aux alentours de 200 K€ pour le compartiment B et de 100 K€ pour le compartiment C.
LA FISCALISATION DES HAUTES REMUNERATIONS
Si la fiscalisation à 75% des hauts revenus (supérieurs à 1 million d'euros) était confirmée, elle toucherait 46 dirigeants sur 388 du panel ATH soit moins de 12%.
L'impact financier pour les 41 sociétés auxquelles appartiennent ces dirigeants s'établirait à 23 M€.
LE RAPPORT REMUNERATION DES DIRIGEANTS / REMUNERATION DES SALARIES
Les pouvoirs publics ont fixé à 450 K€ la rémunération brute maximale des dirigeants des entreprises publiques, soit un plafonnement à 20 fois de la moyenne des plus bas salaires des principales entreprises publiques.
L'étude ATH démontre que 85% des dirigeants du panel remplissent la condition d'une rémunération totale inférieure à 20 fois celles de la moyenne de leurs salariés et que 63% d'entre eux ont une rémunération totale inférieure à 450 K€.
LA PLACE DES FEMMES
Le panel de l'étude compte 22 femmes parmi les 388 dirigeants, soit 6% (7% en 2011).
Leur rémunération totale ne représente en moyenne que 59% de celle des hommes (66% en 2011).
De même, le montant des actions et options qui leur ont été attribuées ne constitue que 18% de ce que les hommes ont pu percevoir (28% en 2011).
Cette étude conforte une étude de l'INSEE parue en mars 2013 qui met en évidence qu'« en 2010, dans le secteur privé, les femmes ont un revenu salarial inférieur de 28 % à celui des hommes … dans le secteur public, l'écart de revenu salarial entre hommes et femmes est de 18 % ».
Méthodologie de l'étude : Le panel est constitué de 154 sociétés et 388 dirigeants. Ces sociétés sont réparties de manière équilibrée dans les trois compartiments Eurolist hors CAC 40 et banques/assurances : - 53 sociétés dans le compartiment A, - 52 sociétés dans le compartiment B, - 49 sociétés dans le compartiment C.
(1) Rémunérations totales = fixes, variables, exceptionnelles, avantages en nature et jetons de présence (2) Le compartiment d'une société se définit en fonction de sa capitalisation boursière :
- Compartiment A : capitalisation boursière supérieure à un milliard d'euros, - Compartiment B : capitalisation boursière comprise entre 150 millions et un milliard d'euros, - Compartiment C : capitalisation boursière inférieure à 150 millions d'euros
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